La danse, 1883 ; Renoir

Pastel sur papier, 22 x 14 cm

Collection privée

 

Sotheby’s, New York, le 06/05/2004, lot 126 ; $635,200

 

En 1882 et 1883, Renoir peint trois grandes toiles de grande taille représentant un couple dansant  : Danse à Bougival (Museum of Fine Arts, Boston), Danse à la ville (Musée d’Orsay, Paris) et Danse à la compagne (Musée d’Orsay, Paris). Ce trio de tableaux a été regardé comme les dernières, et parmi les plus accomplies, représentations de Renoir de l’activité de loisir urbaine et de banlieue. Peintre de « la vie moderne, » Renoir élève le sujet commun en le traitant à une échelle qui est pratiquement de grandeur nature, amenant le couple de danseurs au premier plan de l’image et restreignant les détails du fond afin de rendre les figures encore plus monumentales.

Le présent pastel est directement relié au tableau de Boston, bien que la position des figures ait été renversée. Renoir a rejeté fermement toute interprétation littérale de significations de ses images ou l’imposition  d’une histoire ou d’un récit sur la scène, mais certainement le style de robe et même l’identification de la salle de danse– Bougival en opposition à la  proche Grenouillère par exemple – auront créé un grand nombre d’associations et un grand nombre de conclusions des types sociaux pour les spectateurs de l’époque. Dans cette composition particulière, la figure masculine porte clairement une attention ravie à sa partenaire et se penche si près que la femme se tire légèrement loin de sa poigne ferme. Dans le pastel, Renoir a éliminé les spectateurs et les plantes qui sont présentes dans les peintures à l’huile, convergeant ainsi son attention sur la représentation du mouvement, le vêtement et les expressions des deux danseurs.

Le modèle pour la figure masculine est Paul Lhote, un auteur et un ami de Renoir. Renoir a fourni un dessin basé sur le tableau de Boston à Lhote comme illustration pour une nouvelle qu’il a publiée dans La Vie moderne en novembre 1883. Le modèle féminin est Marie-Clémentine Valadon, âgée de dix-sept ans, une jeune peintre qui prit plus tard le nom de Suzanne Valadon, et fut la mère de Maurice Utrillo.

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