Danse à Bougival, 1883 ; Renoir

Huile sur toile, 181.9 x 98.1 cm (M)

The museum of Fine Arts, Boston

 

Ce tableau, l’un des plus ambitieux et préférés de Renoir, fut exécuté en atelier, mais capture avec un instantané délicieux un après-midi ensoleillé à Bougival.

Proche de Paris et fréquenté par les habitants de la ville, les cafés de plein air dans la banlieue à Bougival, sur la Seine hors de Paris, sont des endroits de loisirs populaires pour les habitants de la ville, y compris les peintres Impressionnistes. Ils sont décrits comme “tout à fait privilégiés et chers, et les filles vont là-bas sans Renoir attentes particulières.”

Renoir est le peintre de la vie, de son temps, en représentant des images pleines de vitalité comme Le Moulin de la Galette, la balançoire ou cette scène de danse. Le modèle de la jeune femme est Suzanne Valadon, une artiste de trapèze devenue modèle professionnel, plus tard célèbre comme peintre et mère de l’artiste Maurice Utrillo. L’ami de Renoir, Paul Auguste Lhote, homme à femmes notoire, pose comme partenaire résolu de la danseuse.

Renoir, qui est principalement un peintre de portrait, utilise la couleur intense et la facture luxueuse pour relever la sensation de plaisir transmise par le couple tournoyant qui domine la composition. Le visage de la femme, encadré par son bonnet rouge, est le centre d’attention, à la fois du nôtre et de celui de son compagnon. L’effet de mouvement et de caractère immédiat est créé à la perfection, par le tourbillon de la jupe de la femme et par la focalise floue sur les fêtards réunis autour d’une table dans le fond. Des références à des arbres mauves indiquent que nous sommes dans une zone ombragée où pénètrent de légers rayons de soleil. Une fois de plus Renoir vise à représenter les figures à l’air libre, en créant de beaux effets d’ombre mauve sur le vêtement de la dame. Il est remarquable comment Renoir récupère la forme, qui a presque disparu pendant l’époque impressionniste – voir la Seine à Asnières – en entamant la période qui est connue comme "ingresque" par son attraction vers le dessin et la ligne d’Ingres. À la fin de son oeuvre le maître qui l’attirera le plus sera Rubens. Cependant, cette danse est une composition pleinement impressionniste et démontre que dans ce mouvement les artistes prendront des chemins différents. Le tableau est éternel dans le plaisir qu’il transmet mais moderne dans son cadre et ses détails—la robe de la femme, le bonnet, et la coupe de cheveux, par exemple, sont les dernières modes de l’été 1883.

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